Villeneuve d’Ascq s’est offert Prague vendredi après-midi à Mersin (Turquie). Après un premier quart temps idéal, les joueuses de Rachid Méziane ont résisté au retour des Tchèques (84-78). L’ESBVA disputera dimanche sa première finale d’Euroligue.
Performance maîtrisée de l’ESBVA
Villeneuve d’Ascq a été à la hauteur de l’évènement. Sereine et en maîtrise tout au long de sa demi-finale remportée face à Prague (84-78), l’ESBVA n’est plus qu’à une victoire du titre suprême. Tout n’a pas été parfait, bien sûr, mais les Guerrières ont pris le meilleur sur des Tchèques trop tendres et dépendantes de leur shoot extérieur.
Malgré l’immense prestation de la française Valériane Ayayi (24pts, 6 rebonds, 5 passes), Prague a manqué de constance pour renverser l’ESBVA. Les Nordistes ont mené les débats, dans le jeu et au score. Mi-janvier lors de la phase régulière, Villeneuve avait déjà battu les Tchèques. Rebelotte mais cette fois avec une tout autre récompense à la clé : un billet pour la finale ! A des milliers de kilomètres de Mersin, le Palacium de Villeneuve d’Ascq a vibré devant cette rencontre. Ils étaient plusieurs centaines de supporters réunis pour supporter leur équipe devant un écran géant.
L’ailière française de l’USK Prague Valériane Ayayi a réalisé une prestation de haut vol lors de cette 1/2 finale – photo FIBA
Une finale historique
« Connaissant les joueuses et coach Rachid le magicien, on savait qu’il y avait un coup à jouer explique le président de l’ESBVA Carmelo Scarna à quelques mètres de la fanfare en délire. Prague n’était, paraît il, pas au complet. Mais nous on a montré une vaillance de tous les instants et puis cette envie d’aller chercher cette finale. On m’a posé la question si j’allais en Turquie. J’ai dit oui, seulement pour la finale ! »
Retenu en France par le travail, le président villeneuvois va effectivement s’envoler pour la Turquie, vers 3h samedi matin, pour rejoindre le groupe sur place.
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— LFB (@basketlfb) April 12, 2024
« On a atteint l’Everest ! »
Débordantes d’énergie, les Guerrières ont asphyxié les Tchèques dès l’entame. Le premier quart très offensif a dans un premier temps souri aux Nordistes, avant que Prague ne reprenne la main. Le Palacium, comme le rythme du match, est monté en pression dès la fin du troisième quart avec les bons passages de Maxuella Lisowa Mbaka et Caroline Hériaud, décisives en sortie de banc. « Regarder ces filles jouer, ce n’est que du bonheur, elles n’ont jamais douté » reprend Scarna.
Villeneuve a fait abstraction d’un drôle de contexte, avec cette salle de Mersin désespérément vide qui n’indiquait rien de l’enjeu, pour se concentrer sur son basket et sa présence au rebond qui a conditionné comme souvent son match. La partie a été accrochée, Prague n’a mené au plus que de six longueurs dans le deuxième quart, mais Villeneuve s’est accroché et a définitivement pris la tête juste avant le début du quatrième.
Cinq ans quasiment jour pour jour après avoir bataillé pour son maintien LFB, Villeneuve d’Ascq poursuit son irrésistible ascension. « J’ai déjà vécu beaucoup de grandes émotions dans ce club mais alors celle-là… Pour nous c’était l’Everest, et là on a atteint l’Everest conclut Scarna ». Saignantes en défense, les joueuses de Rachid Méziane ont aussi fait la différence avec des paniers faciles issus d’interceptions bien senties (14pts sur turnovers).
Triomphe tactique et émotionnel
Autre marqueur de la progression de ce groupe : la répartition du scoring. Malgré le match très difficile de Kennedy Burke (6pts, 1/7 au shoot), les autres cadres ont assumé leur statut. Le grand match de Kamiah Smalls (18pts) et la présence physique combinée aux bonnes mains de Kariata Diaby (9 rebonds, 14pts) ont guidé l’ESBVA vers un succès historique.
Célébration des Guerrières à la hauteur de leur performance en Euroleague – photo : Mikus Klavins / FIBA
20 ans après Valenciennes, un nouveau club français va disputer la finale de l’Euroligue féminine. Dimanche (18h), l’ESBVA affrontera Mersin ou le tenant du titre Fenerbahce. 9 ans après avoir gagné l’Eurocup, Villeneuve a une occasion en or de remporter la plus prestigieuse des compétitions de clubs en Europe. Au Palacium, l’atmosphère risque d’être encore plus brulante.
Thomas Palmier, à Villeneuve d’Ascq.
