Six ans après son premier et jusqu’ici unique titre de champion, l’ESBVA s’apprête à entamer une série électrique face à l’ASVEL, sa bête noire cette saison. Match aller ce mercredi soir, retour à Villeurbanne samedi.
Il flotte un doux parfum depuis quelques jours à Villeneuve d’Ascq. Qualifiée samedi soir pour la finale, l’ESBVA enchaîne avec la finale aller. Au club, les derniers jours ont été vécus comme une course contre la montre. Billetterie, sollicitations médiatiques, diffusion télé : l’effervescence est totale. Mais joueuses, staff et encadrement clament leur envie d’en découdre. « Je suis impatient trépigne le coach Rachid Méziane. On vit toujours un peu les choses par procuration, la communion avec les supporters en demi-finale je l’ai vue qu’en vidéo parce que entre les partenaires, la presse, tu ne calcules pas les choses. On a envie de faire revivre ces émotions là ». « J’ai reçu des messages pour nous féliciter, les gens ne nous attendaient peut-être pas là » se délecte Caroline Hériaud.
Signe que le public nordiste attendait cette finale, le Palacium est à guichets fermés depuis quelques jours. Près de 2.300 supporters au milieu desquels se glissent habituellement bon nombre de spectateurs venus admirer et applaudir Marine Johannès et sa bande. Mais cette fois, Villeneuve d’Ascq espère pouvoir compter sur une salle entièrement acquise à sa cause. « Sur les confrontations contre l’ASVEL j’ai eu l’impression qu’il y a toujours eu des gens qui venaient supporter l’ASVEL constate Méziane. Mais là je pense que l’on aura que des supporters de Villeneuve ».
L’ASVEL a l’avantage psychologique
Tout au long de la saison, les Nordistes ont pu compter sur un public sans cesse présent, à domicile mais aussi à l’extérieur. « Il y a énormément d’excitation ! clame Janelle Salaun avec un sourire jusqu’aux oreilles. J’en ai joué des finales mais de LFB non. En plus contre l’ASVEL ça va être très beau ! Cette année il y a vachement d’engouement. C’est normal avec la saison qu’on fait ». Meilleure attaque de la phase régulière, deuxième meilleure évaluation derrière l’ASVEL, Villeneuve a sur le papier les armes pour faire tomber l’armada lyonnaise. « On s’est construit cet objectif là au fil de notre saison reprend le coach nordiste. On a montré qu’on était un candidat sérieux. Notre place n’est pas usurpée. A nous d’assumer d’être là. Quand t’es outsider, jouer à domicile le premier est le meilleur format pour nous ».
Villeneuve se place volontiers dans le costume du petit pour mieux surprendre les filles de David Gauthier mais ces dernières sont prévenues. Avec déjà cinq confrontations directes cette saison (deux en LFB, deux en Eurocoupe et une en Coupe de France), les deux formations se connaissent sur le bout des doigts. Pour le moment, les coéquipières d’Alexia Chartereau écrasent la série avec un cinglant 5-0 en leur faveur. « On peut pas ignorer qu’il y a eu beaucoup de défaites assume Salaun. Mais moi personnellement je ne me suis jamais sentie inférieure à cette équipe. On sait qu’on est capables ». « C’était un objectif d’arriver en finale, surtout de recroiser l’ASVEL embraye Caroline Hériaud. On a hâte que ça commence. Les cartes sont redistribuées, c’est une nouvelle manche qui commence ».
« Pas réservé qu’aux autres »
L’aspect mental apparait déterminant avant ce choc, probablement plus que pour toute autre finale. Le passif entre les deux formations est là. Surtout, aucune villeneuvoise n’a disputé de finale de LFB jusque-là. Face à l’expérience gigantesque de l’effectif lyonnais à ce niveau, le différentiel jouera à coup sûr. « Je pense que mentalement on est prêt balaie Méziane. C’est une première finale pour tout le monde, les joueuses, le staff. On est outsiders, personne nous en voudra si on perd ». Villeneuve devra avant tout se persuader que le titre est possible pour maximiser ses chances. Elles ont dès samedi rapidement balayé l’idée que leur saison était terminée après la qualification en finale. « On doit prendre conscience que ce n’est pas réservé qu’aux autres alerte le coach. Les titres ne sont pas réservés qu’à l’ASVEL ou Bourges. Ce format là permet d’augmenter très certainement nos chances ».
Sur ce match 1, on pourrait avoir droit à un remake de la demi-finale retour d’Eurocoupe remportée par l’ASVEL au Palacium (69-71, le 22 mars) qui avait lancé les lyonnaises vers le sacre. L’intensité et le rythme infernal de ce match là avaient furieusement fait penser à une rencontre de finale. « Forcément on aura ce type de match juge Hériaud. Il y aura de l’intensité, on l’a vu nous contre Montpellier mais aussi Bourges contre l’ASVEL ». « Notre qualité première c’est notre force physique, ça risque d’être un match intense avec un scoring très haut » ajoute Salaun.
L’enjeu pour Villeneuve sera d’aborder cette série en mettant les œillères les plus épaisses possible pour oublier la série en cours. Même si, sur ces rendez-vous là, Rachid Méziane a vu des motifs d’espoir. « J’ai revu les 5 matchs, on ne joue pas le basket qu’il faut à ces moments-là. On a des filles qui ratent leur rendez-vous et Lyon joue un basket d’extraterrestres. Sur les cinq défaites on perd en moyenne de moins de six points. Et j’ai le souvenir sur ces matchs d’avoir été parfois devant et d’avoir dominé par séquences ».
La faculté de la défense nordiste à contenir les gâchettes lyonnaises sera l’une des principales clés. D’autant qu’avec l’absence d’Hind Ben Abdelkader et l’incertitude concernant Christelle Diallo, Villeneuve devra composer avec un groupe restreint. De quoi conforter un peu plus l’ESBVA dans son costume de petit poucet ? « J’ai reçu des messages de collègues du monde entier, les gens regardent le championnat de France conclut Méziane. Et dans ces messages il y a beaucoup de gens, des connaisseurs du basket, qui nous mettent en position de favoris ».
Favoris, outsiders faites vos jeux !
Finale LFB :
- Match 1 : ESBVA / ASVEL mercredi 17 mai (20h45)
- Manche 2 : ASVEL / ESBVA samedi 20 mai (15h15)
- Match 3 éventuel : ASVEL / ESBVA lundi 22 mai
Thomas Palmier