Le 11 août dernier, Sylvain Sautier (34 ans) était à Belgrade en Serbie pour y disputer le Challenger 3×3 avec la team Versailles. En plein match, sur un appui, son genou se dérobe. Rupture des ligaments croisés antérieur avec lésion méniscale latérale. Tout au long de sa rééducation jusqu’à son retour sur les parquets (en 3×3 et 5×5, il est sous contrat avec ASA Souffel en N2), l’Audois va raconter son évolution physique et mentale pour revenir à son meilleur niveau.
Episode 2 : « Mettre une chaussette c’est l’enfer »
Je n’ai pas l’hyper extension mais j’en ai récupéré une partie. En flexion pareil je n’ai pas tout récupéré non plus mais j’ai de quoi faire du vélo, de l’home-trainer, commencer la presse. C’est cool, ça avance un petit peu de jours en jours j’ai l’impression. J’ai vu le chirurgien le 28 septembre, je le revois en décembre.
Au premier rendez-vous il m’a dit que j’étais dans les clous. Il a dû insérer à nouveau la racine du ménisque. Il m’a dit que c’est normal que je n’ai pas toute mon extension. Quand tu fais un croisé normal tu récupères plus rapidement mais comme je suis touché du ménisque c’est un peu plus long. Il m’a dit qu’il avait fait du bon boulot (rires). Pour l’instant je ne cours pas. Il n’y a que chez le kiné, dans la machine qui enlève une part de gravité, où je peux marcher. Je ne trottine pas, je marche quasiment sans boiter.
Pour l’instant le retour n’est pas du tout prévu. Mais je pense qu’en janvier je pourrais reprendre un peu le basket sans opposition. On va essayer de voir si je peux aller à Clairefontaine pour faire un stage. J’espère reprendre la compétition en mars. Mais je pense que les stages équipe de France 3×3 de février, ce sera court pour moi.
Au niveau des occupations, je voulais filmer un peu mon quotidien mais j’ai rapidement laissé tomber avec mon enfant. Je suis une formation à distance via Icademie : « petites et moyennes structures ». Je voulais déjà la faire quand je devais reprendre avec Souffel, c’était prévu que je fasse la N2 et la formation. Elle devrait durer 10 mois.
En général mon petit se lève à 6h, je lui donne un biberon et j’essaye de bosser un peu avant d’aller chez le kiné (Frédéric Minet). Après j’ai séance pendant 1h30-2h et puis je bosse un peu. La semaine dernière j’ai commencé la piscine. Une fois dans la semaine j’essaie de faire un peu de cardio et du sport un peu différemment.
Mentalement j’étais prêt. Le process était très clair. Je savais que ça allait être long. Si je gagne un degré ou si j’arrive à monter une marche… C’est tout con mais ce sont des petits progrès et ça fait du bien. Mettre une chaussette c’est l’enfer. Tous les jours je vois que je peux un peu plus plier la jambe. Rien que lever la jambe c’était dur parce que j’avais du poids devant le genou. Là je le fais plus facilement. Ce sont plein de petits gestes dont tu ne te rends pas compte quand tu n’es pas blessé mais qui sont une galère. Monter une marche normalement sans avoir le pied qui part sur le côté, conduire, aller aux toilettes.
Mais je n’ai pas de temps mort, je ne me dis jamais que je stagne ou que je fais des choses qui ne servent à rien. Il y a toujours une évolution.
Dans le prochain épisode : le rendez-vous chez le chirurgien
Lire : Episode 1 : « J’entends le crack, je tombe »
Propos recueillis fin octobre par Thomas Palmier